Sheng – Les œuvres pour chœur et orgue de Grégoire Rolland présentées à l’Eglise Saint-Eustache
Le 10 octobre prochain, Christopher Gibert qui dirigera le Chœur de chambre Dulci Jubilo et Thomas Ospital à l’orgue, interpréteront Sheng, création musicale monographique des œuvres de Grégoire Rolland pour chœur et orgue. Ce concert de sortie de disque aura lieu dans la prestigieuse Eglise Saint-Eustache.
L’édito de Grégoire Rolland
Cet enregistrement discographique témoigne, pour moi, de mon évolution artistique depuis mes débuts en tant que compositeur. Il n’est pas rare d’entendre des enregistrements considérés comme des marqueurs tant pour les interprètes que pour les compositeurs. Cet objet en fait partie.
Il est construit avec une certaine dramaturgie : l’ancrage de la jeunesse dans la tradition mêlée d’idéaux (Audite Cæli et Mes Rêves n’ont qu’un unique nom), suivi de deux œuvres plus sombres et prenant racine dans les souffrances de ce monde (Caligaverunt oculi mei, Omoï).
Enfin, les œuvres suivantes sont plus lumineuses et synonymes de clarté et d’exploration. La majeure partie des compositions présentées ici se rattache à l’une de mes trois importantes sources d’inspiration : le grégorien, la Nature, ou la culture asiatique.
Puisse cette musique permettre à l’auditeur de voyager, au-delà des frontières de nos vies et de nos cultures, pour redécouvrir les richesses de notre humanité, celles-ci même qui sont à la source de mon inspiration et qui façonnent mon monde intérieur.
L’édito de Christopher Gibert
Du point de vue de l’interprète, les œuvres de Grégoire Rolland sont originales par le traitement de la voix, notamment des formants vocaliques qui permettent de transcrire les sonorités particulières de la langue chinoise, elle-même hiérarchisée en quatre tons. La technique vocale est ici au service d’un dessein musical ambitieux, conscientisé et poétiquement fort.
Le savant mélange de défi d’interprétation et de construction du discours musical provoque immédiatement la curiosité et l’intérêt des artistes pour ces œuvres. Grâce à une acuité intellectuelle de la construction harmonique et/ou mélodique des différentes pièces, Grégoire Rolland exprime l’essence même de nos sens. C’est une musique qui puise dans notre for intérieur, nous pousse hors de nos habitudes, sans nous perdre dans les limbes de l’inconnu.
En bref, c’est une musique que l’on doit apprivoiser, mais qui devient rapidement sienne et nous permet un véritable épanouissement artistique en son sein. Ces œuvres nous conduisent dans un univers poétique original, entre Orient et Occident et nous bouleversent par cette fusion humble et raffinée de ces deux mondes.
C’est donc avec une immense joie que nous proposons aujourd’hui une première interprétation qui, je l’espère, en appellera d’autres. Nous devons défendre la musique de notre temps, la partager, la valoriser pour qu’elle devienne à son tour un répertoire pour les générations futures.
[Source communiqué de presse]
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